Les Irlandais sont appelés ainsi en hommage à Jean-Baptiste Irlandon, qui découvrit l'Irlande en 426 après Jésus-Christ et lui donna son nom pour faire son intéressant avec les filles.
Jusqu'à la fin du VIIe siècle, l'Irlande était bourrée d'hérétiques bourrés et de brutes vulgaires dont le cuir velu et la démarche de nageuse est-allemande répandaient la terreur sur la lande ingrate où soufflait l'âpre vent du nord.
Mi-homme, mi-socialiste,l'Irlandais moyen de ces temps honnis se distinguait du loup-garou par son ample barbe rousse, sa culotte de velours et ses yeux quelconques. D'une rusticité invraisemblable, il chassait le bébé phoque à la scie sauteuse, vivisectionnait les brontosaures à des fins mercantiles et se livrait sur les aigles royaux à des manipulations copulatoires et autres attouchements fébriles que la morale réprouve. A la nuit tombée, il poussait un immonde cri de bête avant de s'enfoncer dans sa grotte insalubre où il morigénait sa femme, éventrait ses enfants et lisait le journal Le Monde pour un oui pour un non.
En 793, le pape Bomibus 007, un très beau pape normal avec un anus naturel, s'alarma de cette situation anarcho-préhistorique dans laquelle croupissait l'Irlande. Il fit venir Patrick Toutcourt, qui allait devenir saint Patrick, et lui ordonna d'aller évangéliser ces contrées tout entières livrées à l'obscurantisme athée.
Sous des dehors d'ours bourru, Patrick cachait en réalité un vrai coeur de fumier pourri. Il eut tôt fait d'amener ces sauvages brumeux dans le sein de l'Église à coups de crucifix dans la gueule, et devint le patron de l'Irlande sans en avoir l'Eire. C'est en hommage à cette conversion librement consentie de tout un peuple que tous les Irlandais s'appellent Patrick, sauf ma gomme qui s'appelle Reviens, mais elle est arabique.
Aujourd'hui, il y a deux sortes d'Irlandais. Les lrlandais du Sud, qui sont à l'ouest de l'Angleterre, et les lrlandais du Nord, qui sont en dessous de tout.
Les Irlandais du Nord se divisent en deux :les catholiques et les protestants. Comme ils croient que ce n'est pas pareil, ils s'entre-tuent avec vigueur pendant les heures de bureau. Les protestants sont attachés à la couronne britannique, Les catholiques sont farouchement républicains, comme Edgar Faure, par exemple.
A l'heure où j'écris ces lignes, depuis la terrasse du plus bel hôtel du Lido vénitien, face à l'Adriatique plombée de chaleur orientale où d'épaisses adolescentes italiennes duvetées de blond au creux des reins s'alanguissent à genoux écartés dans les vagues mourantes,les rebelles irlandais emprisonnés s'éteignent doucement un à un dans leur brume et dans l'indifférence générale.
Que réclament-ils au juste, ces malheureux détenus ? Une statue politique. Celle de Patrick o'laurés, libérateur de l'Irlande occupée par les o'strogoths.
Londres refuse, et veut ériger à Belfast la statue de bronze de la dame de fer, ou la statue de plumes de pintade de la reine mère. Alors les détenus irlandais vont au cinéma et s'en vont au milieu du film. C'est la grève de la fin. C'est très dur, on peut mourir.
Un jour, j'ai dû partir au milieu d'un film de Claude Sautet, sans savoir lequel des quinquagénaires architectes monterait dans la 4L de la branleuse de chez Guerlain pour aller pique-niquer à Noirmoutier et là, vraiment, j'ai failli mourir. Alors, s'il vous plaît, je vous en prie.